Cédric rentre au Tadjikistan heureux comme tout. La perspective de montagne et de col à plus de 4 000 m le relance dans son envie de voyage qui était sur le déclin avant l'Ouzbékistan. De mon coté, je suis bien motivé aussi mais bien sûr je redoute l'épreuve qui m'attend. Nous allons prendre la route du Pamir sur les traces de Marco Polo. Une des routes les plus belles du monde avec des visions sur des sommets à plus de 7 000 m, mais aussi une des routes les plus dures en vélo. Un dernier point, je suis malade depuis l'Ouzbékistan avec quelques épisodes de fièvres, mal à la tête,etc...


Les premiers jours se passent bien mais j'avance pas vite. Je me sens faible avec un gros mal de ventre. Je me sens flotter.

On fait comme d'habitude de belles rencontres : rencontre des habitants d'un village près d'un puits, discussion avec un cavalier sur son fougueux cheval parti ramener les vaches ou encore repas avec un maire, un de ses conseillers est un prof quémandeur obligé de boire de la vodka pour prouver sa valeur, condition indispensable pour être écouté.

Le lendemain 30 minutes après le départ je dois m'allonger et je dors 2 heures. La suite n'est pas brillante mais on avance quand même de soixante kilomètres. La route est relativement plate. Ça ne sera pas le cas le lendemain où un col à 3 400 m nous attend !


On est le 11 août. Réveil difficile toujours dans les vapes mais là ça monte. J'ai vraiment du mal et mon ventre est trop détraqué pour manger le midi.

Exactement la tête qu'il ne faut pas avoir avant de taper un col à 3 400 m!


Après la pause Cédric me propose un truc : il va mettre un cable entre nos deux vélos pour m'aider à monter!

Et hop nous voilà repartis à la vitesse prodigieuse de 5 à 7 km/h. Quand je suis trop lent le cable se tend et Cédric se retrouve à devoir supporter la secousse. Pour compliquer les choses, la route devient une piste et il faut déjouer les pièges des trous tout en restant bien dans l'axe de Cédric. C'est vraiment l'horreur. Je suis complétement à la ramasse et on est obligé de s'arrêter plusieurs fois pour que je puisse souffler.

Quand je vous dis que ça monte !

On atteint finalement le col avec bonheur et je suis dans un drôle d'état. J'ai presque envie de pleurer sans savoir si c'est de joie ou de fatigue. Je me rends compte que je n'ai jamais eu dans ma vie une situation sportive aussi éprouvante.

Toujours décalqué mais content

La descente est ensuite prodigieuse avec des vues à couper le souffle et un paysage grandiose ! Hors du Commun ! Le sourire aux lèvres je file à 60 km/h tout en contemplant ce qui nous entoure. Et dire que ce n'est qu'un préambule de ce qu'on va voir par la suite !


On termine la descente 1 500 m plus bas, juste dans le vert sur la photo

Le soir un jeune vacher rêve d'essayer mon vélo.Il faut que je décroche toutes les sacoches pour qu'il ait une chance de ne pas finir par terre. J'ai vraiment la flemme mais je cède. Il avait trop les yeux qui brillaient d'envie de monter dessus.

Son petit air Coréen me rappelle quelqu'un ! :-)

2 commentaires:

Laurent a dit…

Courage Christophe. En tout cas les paysages que tu vois font rêver.
Laurent

Christophe a dit…

Merci lolo! J'aurais du écouter tes conseils et prendre un bon appareil photo parce avec mon petit Lumix ça rend pas la grandeur des paysages. Certaines fois il faudra un super grand angle!!!

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