Aujourd'hui 27 janvier il ne me reste plus que 6 jours avant mon retour. Je pars de l'aéroport de Phuket qui est une ile à coté de Koh Lanta. J'y suis arrivé hier en vélo et bateau avec un changement à Koh Phi Phi.

J'ai passé la journée dans la ville de Phuket  qui, je trouve, ne présente pas trop d'intérêts mais qui a été un passage obligé pour trouver un carton pour mon vélo. Demain je pars pour Patong et j'y resterai jusqu'au 2 février, jour de mon départ.

J'arrive à Genève le 3 à 6h35 du mat' et il ne me restera plus que 2 jours de vélo pour rejoindre Grenoble le 4. Le changement de température va être brutal, il fait 25 degrés de différence entre ici et Grenoble!

En attendant ce départ je vais donc voir ce fameux Patong qui est un des lieux hyper touristique de la Thaïlande et qui, avec Pattaya, est le sujet de reportages racoleurs sur la prostitution.
J'avoue que j'étais un peu stressé de rentrer dans en Thaïlande, surtout en étant un mec seul. Je m'imaginais que j'allais recevoir des coups de fil de prostitués à mon hôtel (comme ça peut arriver en Chine), avoir des situations scabreuses dans des centres de massage (chose qui m'est arrivé au Vietnam) et me faire accoster dans la rue pour un "boum boum massage" (arrivé au Vietnam et au Laos). Pour l'instant je n'ai rien eu de tout ça ici

La Thaïlande, surnommé à juste titre le pays du sourire, est un pays où la vie est douce. Je comprends mieux pourquoi beaucoup d'européens viennent s'y installer. En comparant tous les pays traversés c'est celui où la vie est la plus agréable:  La nourriture est bonne, c'est un pays moderne où l'on trouve de tout, les Thaïlandais sont accueillants et ont le sourire voir le rire facile, la nature est belle, etc... Son plus grand défaut est d'être victime de son succès: certains endroits sont blindés de touristes et de "blancs" habitants à l'année. Je dis que la Thaïlande est mieux en moyenne mais  au cas par cas les Iraniens sont bien plus sympas, le nourriture en Chine est meilleur, etc...

Pour revenir sur les quelques jours qu'il me reste j'ai bien envie de voir s'il y a moyen d'aller faire du bodyboard. Il parait qu'il y a quelques spots de surf autour de Phuket...
Je dis forcé parce que j'ai des douleurs à une oreille et je ne me suis pas risqué à faire des plongées bouteilles. Les raies mantas ça sera pour une autre fois...

Enfin je ne suis pas à plaindre! La Thaïlande est vraiment un pays relax. Pendant ces 7 jours je vais prendre le temps et redécouvrir le plaisir de dormir tous les soirs au même endroit. Je vais faire dans l'ordre la découverte des 4 iles au sud de Koh Lanta, louer un scooter pour 2 jours et me promener au grès de mes envies, faire quelques fêtes, aller voir Anais et ses chevaux, découvrir le meilleur spot de snorkeling de l'ile et retourner à Koh Rok pour en reprendre pleins les yeux!

 Balade en "long boat" pour aller découvrir les 4 iles au sud de Koh Lanta.
Mon coup de cœur: la grotte d'émeraude.
Imaginez un bout de mer couleur émeraude cerclé d'une plage de sable blanc entouré 
de hautes falaises et accessible uniquement après avoir traversé une grotte de 80m de long.

Je n'avais pas mon appareil photo mais voici des images trouvées sur internet...

L'entrée:

Et la sortie:




Le 20 je tombe par hasard sur Anais et son prince charmant. 
Je passerai les voir le lendemain

Point de vue lors de mon tour en scooter

 Le bar français "independance day", sa plage idyllique
et sa mer turquoise parfaite pour le snorkeling

Une grosse bête que ma maman n'aimerait pas croiser!:-)
Elle se trouve à Koh Rok et a un air de famille avec les dragons de Komodo.

Le 16 janvier: Koh Phi Phi

Koh Phi Phi est l'ile où a été tourné le film "la plage" avec Léonardo Di Caprio. L'eau est bien plus belle qu'à Koh Lanta et les poissons sont au rendez vous. Je rencontre Marie et Manon sur le bateau et nous passerons la journée ensemble.


Le bateau nous pose dans un premier spot de snorkeling puis nous dépose sur la fameuse plage de Kho Phi Phi qui est blindé de touristes!






Le soir je passe la soirée avec Marie et Manon. Elles sont toutes les deux à science po Paris et sont parties étudier pour un an l'une en Australie et l'autre en Corée du sud.

Le 17 janvier: repos et rencontre de barth, d'Elfi et d'Iris

Alors que je suis en train de rouler sur mon vélo avec tous les bagages afin de trouver un endroit plus sympa où loger un scooter me klaxonne puis reste à mon niveau. Je viens de faire la rencontre de Barth, un allemand qui est parti de chez lui sur son vélo et voyage pendant 2 ans en solitaire. Il me dit "today! it is a lucky day because I've met you!"
Quand deux voyageurs aux mêmes rêves et au même vécu se rencontrent ils sont tout de suite très proche et c'est ce que je ressens avec Barth. Il a la sérénité et la joie de ceux qui croient en leurs rêves et en leurs réalisations. Pour ceux qui veulent réviser leur allemand voici son site web: http://radlbazi.de/

 Nous rejoignons deux filles, Elfi et Iris, que j'avais croisé la veille sur le bateau. Nous passons toute la journée ensemble du matin au soir et le soir se termine ce jour là à ... 4h du mat' !

 Nous trouvons une plage quasi déserte pour le spectacle du soir...

... le couché de soleil!

Le 18 janvier: Koh Rok

Koh Rok est bien moins connu que Koh Phi Phi et pourtant l'eau est bien plus transparente. J'avais sur le web que c'était le meilleur endroit pour faire de l'apnée.
Malheureusement avec ma petite nuit de 4h je ne suis pas en condition mais je vais quand même bien profiter de ma journée. Alors que je n'en avais jamais vu à Tahiti, je tombe coup sur coup sur 2 murènes.

Le 13 mon bus part à 18h. J'y rencontre 2 bretonnes intéressées par mon voyage. On discute un bon moment ensemble.
Le matin arrivée à 6h. J'ai à peine rassemblé mes bagages qu'une française vient vers moi et me dit "oh! Toi tu est un GreenTraveller"! Et paf! Elle me donne un autocollant vert où il est écrit l'adresse web www.greentravellers.org.

Anaïs, écolo convaincue, est une fan de koh Lanta. Elle me raconte son rêve de voyages à cheval à travers le monde et a des tonnes de questions à me poser. Le courant passe bien et nous nous retrouvons à discuter plus d'une heure ensemble. Elle me montre où elle loge et me propose de m'offrir un tour à cheval dans l'ile.

Boosté par cette rencontre je roule assez vite afin de parcourir les 80km entre Krabi et "mon ile".

Les pauses repas sont comme souvent des pauses rencontres. Je mange une première fois avec un père et son fils. Ce dernier m'interroge beaucoup sur mon voyage puis se lève et part expliquer aux clients ce que je viens de lui raconter. Lorsque je repars tout le resto me fait signe de la main. J'adore ces moments.

La température me rappelle l'Iran et je décide de faire une seconde pause vers 13h. Je bois 1 litre de coca et m'offre une petite sieste d'une heure.

En approchant de Koh Lanta je découvre que les gens sont musulmans. C'est vraiment étonnant de retrouver cette religion ici alors que je l'avais quitté aux frontières chinoises. Les femmes sont presque toutes voilées.



Après un premier bac j'arrive à koh lanta


Puis un 2eme bac m'amène dans la zone touristique et pour le coup je ne suis pas déçu. C'est vraiment très très touristique... Toute la cote est bordé d'hôtels. Je cherche en vain mon bungalow de rêve et choisis de loger dans une guesthouse. Les prix sont très cher par rapport aux prix rencontrés dans mon voyage (je suis dans la haute saison). L'eau que je rêvais transparente ne l'est pas. Par contre il y a de longues plages désertes et une végétation luxuriante dans l'ile.


Le programmes des jours suivant est simple. J'ai envie de retrouver la faune sous marine que j'ai connu en Polynésie française. Je vais rayonner autour de Koh Lanta. Je pars demain en bateau à Koh Phi Phi faire du snorkeling et après demainj'irai à Koh Rok.
Dans mon programme je pense que je vais casser la tirelire en allant plonger à Hin Muang ou à Hin Daeng afin de réaliser un rêve: voir des raies mantas.
J'arrive à Bangkok à 5h du matin après une toute petite nuit. Le défi du jour va être de traverser Bangkok en vélo pour rejoindre l'hôtel près de la station de bus sud que Gresse m'a réservé.
J'ai déjà roulé sur le périphérique d'une grande ville Iranienne, pris des autoroutes en vélo, roulé dans le centre d'Hanoi et pire, de Ho Chi Minh mais traverser Bangkok me parait être une folie. Je n'ai pas vu le moindre vélo sur ces voies rapides et très peu de scooters. Ça roule vite. Très vite...
Je me prépare comme un boxeur avant le combat. Je prépare mon vélo puis pars prendre un petit déjeuner Thailandais.


En voyant les voitures aller à toute allure je me dis que ça serait trop bête d'avoir un accident quelques jours avant la fin de mon voyage. Je me renseigne mais les taxis ne peuvent pas prendre mon vélo.
Je discute avec quelques Thailandais qui qualifient comme très dangeureux ce que je veux faire mais je n'ai pas le choix. En sortant sur mon vélo de la station de bus je vois un tuk tuk sur le coté de la route. Contrairement au Laos, ici à Bangkok les tuk tuks sont pour les petits tours touristiques. Ils ne sont pas utilisés pour les grandes distances. Après une petite discussion et surtout quelques billets le chauffeur accepte de me faire traverser la ville, mon vélo accroché au tuk tuk.

Je comprends que j'ai bien fait vu la densité des voitures, la complexité du chemin à prendre, les échangeurs et, dernière chose, ça fait belle lurette que mes lampes sont cassés.

Après une sieste dans la guesthouse je rejoins Chin chin et nous passons l'après midi à visiter le palais du roi et un temple.
Un (petit) bout du palais

 Petite tradition bouddhiste qui consiste à se taper la tête avec une fleur
pour avoir une "good life" selon Chin Chin (en rose sur la photo)

Le lendemain je reste de nouveau à Bangkok et je visite l'ancien palais de la reine qui est le plus grand bâtiment en teck doré du monde ainsi que la salle du trône Abhisek Dusit.


Les photos interdites dans le jardin. Je n'ai malheureusement pas
pu prendre le batiment dans son ensemble

La "salle du trône" devenu un magnifique musée des plus 
belles œuvres artisanales du pays. Je suis resté bouche bée en rentrant.
Je vous le conseille...
Le conducteur du camion me dépose pile en face du réparateur de vélo de la ville et je comprends qu'il va falloir rester là 2 jours pour qu'il ait le temps de s'en charger.

En cherchant une guesthouse je découvre que Chiang Khan est un village touristique pour les thaïlandais. Il s'agit d'un ancien village de pêcheurs avec de vieilles maisons en bois le long du Mékong. J'ai beaucoup de mal à trouver une chambre et finalement j'aboutis dans une de ces maisons traditionnelles mais la chambre n'est pas du tout isolé. Chaque passage dans le couloir fait trembler les murs.

Dans l'après midi je rencontre Gresse qui m'aide à trouver une guesthouse plus tranquille et me présente sa copine Chin chin.


Le soir nous faisons un petit tour dans la rue touristique et nous testons tous les petits stands de nourriture.




Des œufs à la broche. Vraiment n'importe quoi ces Thailandais! :-)

Le lendemain les filles sont retournées chez elles à Bangkok. Je passe la journée à lire le guide et à surfer sur internet afin de décider de ce que je veux faire pour les derniers jours de mon voyage. J'ai pris mon billet d'avion au Laos qui part de Phuket le 2 février. Il ne me reste donc que 14 jours avant mon retour en france. 

Pour ces derniers jours je décide de descendre vers le sud afin de me trouver un petit coin sympa, style bungalow face à la mer et snorkeling (c'est à dire aller voir les poissons avec masque et tuba) depuis la plage. Je choisis l'ile de Koh Lanta. Pour l'atteindre il va falloir prendre un 1er bus jusqu'à bangkok, traverser bangkok pour atteindre la gare routière sud puis prendre un 2ème bus pour Krabi. Il ne me restera plus que 80km à vélo pour rejoindre mon ile. J'ai prévu de rester une journée à Bangkok car avant son départ Chin chin s'était proposé de me faire visiter la ville.

Le 10 je récupère le vélo. J'ai la bonne surprise de voir que le boulot est bien fait. Ensuite je pars manger à 5km de la ville au bord du Mékong. J'adore ce fleuve. Il dégage une atmosphère apaisante.






Le 6 je pars assez tard en disant au revoir aux membres de l'hôtel qui commencent à bien me connaitre. J'ai bien du passer 10 jours chez eux depuis que je suis au Laos. En essayant de remettre mon compteur je me rends compte que le fil que j'avais fait ressouder en Turquie est de nouveau dessoudé. Il va donc falloir que je roule en aveugle sans connaitre les kilomètres effectués et ceux qu'il reste à faire pour arriver à destination.

Je commence à rouler le moral dans les chaussettes sans trop savoir pourquoi. Je n'ai juste pas envie de rouler mais je roule en me disant que cette envie qui est la clef de mon voyage va peut-être revenir.

Le passage de la frontière Thaïlandaise se passe tout seul et première découverte, on roule à gauche dans ce pays! Super au courant le mec...

La journée se passe et j'avance sans plaisir. C'est vraiment bizarre cet état d'esprit. Je crois que j'ai la flemme, simplement.

Le soir je campe près d'un champ et je ne suis pas tranquille. Je ne suis pas bien planqué et à chaque passage de moto j'éteins ma lampe pour ne pas me retrouver avec des curieux. Ce soir j'ai envie d'être seul.

Le lendemain le réveil est difficile. J'ai eu beaucoup de mal à m'endormir alors que d'habitude je dors super bien sous la tente. J'ai même fait un cauchemar où il était question d'un serpent qui me mordait, surement à cause de tous les serpents écrasés que j'ai vu sur la route...

Alors que je suis en train de ranger mes affaires un paysan et ça fille viennent couper du bois à côté de moi puis viennent assez rapidement me parler. Je leur explique mon voyage ce qui semble les impressionner. Ils me proposent de me chercher à manger, ce que je refuse et ils partent pour revenir 10 minutes plus tard avec du riz gluant (que j'aime beaucoup) et un plat. Cette rencontre chaleureuse me redonne le moral et je pédale gaiement quand j'entends un "cling!" au niveau de ma roue arrière. Pas de problème! Maintenant les réparations ... c'est mon rayon! :-) Tiens bien justement s'en est un qui a cassé mais je me rends compte que je ne vais pas pouvoir le remplacer. C'est un rayon du coté des pignons et comme je n'ai pas l'outil approprié il va falloir que je trouve un réparateur.

Comme ma roue est voilée plus moyen de régler mes freins arrières qui touchent la jante a chaque tour de roue et je suis obligé de les enlever.

Le soir j'arrive dans un hôtel assez luxe qui me demande moins de 10 euros pour mon petit bungalow près du Mékong.  De nouveau les thailandais vont me surprendre par leur gentillesse. Je discute beaucoup avec avec le patron qui s'est mis en tête de m'apprendre le Thai. L'exercice est ardu car c'est une langue tonal comme le Lao, le Vietnamien ou le Chinois. Un petit shéma pour vous expliquer:

Pour le chinois il y a 4 tons qui doivent commencer et finir à des niveaux différents. Par exemple "ma" peut signifier suivant le ton employé: "mère", "chanvre", "cheval" ou "insulter".

 Mon "petit" bungalow

Le 8 je reprends la route direction Chiang Khan. Je n'avais absolument pas prévu d'aller là bas mais la veille je me suis complétement trompé de route. Il faut dire que tout le monde s'était donné le mot. Ma carte michelin est fausse ainsi que mon guide et au fur à mesure que je sentais que j'étais dans l'erreur les autochtones continuaient à me dire que la direction pour Loei était bien celle que je prenais. Je voyais bien que c'était n'importe quoi grâce à ma boussole qui m'indiquait clairement que j'allais vers le nord mais j'espérais que la route tourne. 

Donc me voilà en train de rouler heureux de mes récentes rencontres quand j'entends un nouveau "gling".
Et zut! Encore un rayon! Celui là je peux le réparer mais il ne me reste plus que 25km pour atteindre Chiang Khan alors ça attendra... 5 minutes plus tard "reglig!". Alala c'est la bérézina!
Je m'arrête et je fais le bilan: 3 rayons de cassés et j'en ai que 3 de rechange. J'arrête le premier camion venu qui me fait parcourir les 25km et me dépose devant un réparateur de vélo. Je vais devoir rester là quelques jours pour attendre la réparation.


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