Le 6 je pars assez tard en disant au revoir aux membres de l'hôtel qui commencent à bien me connaitre. J'ai bien du passer 10 jours chez eux depuis que je suis au Laos. En essayant de remettre mon compteur je me rends compte que le fil que j'avais fait ressouder en Turquie est de nouveau dessoudé. Il va donc falloir que je roule en aveugle sans connaitre les kilomètres effectués et ceux qu'il reste à faire pour arriver à destination.
Je commence à rouler le moral dans les chaussettes sans trop savoir pourquoi. Je n'ai juste pas envie de rouler mais je roule en me disant que cette envie qui est la clef de mon voyage va peut-être revenir.
Le passage de la frontière Thaïlandaise se passe tout seul et première découverte, on roule à gauche dans ce pays! Super au courant le mec...
La journée se passe et j'avance sans plaisir. C'est vraiment bizarre cet état d'esprit. Je crois que j'ai la flemme, simplement.
Le soir je campe près d'un champ et je ne suis pas tranquille. Je ne suis pas bien planqué et à chaque passage de moto j'éteins ma lampe pour ne pas me retrouver avec des curieux. Ce soir j'ai envie d'être seul.
Le lendemain le réveil est difficile. J'ai eu beaucoup de mal à m'endormir alors que d'habitude je dors super bien sous la tente. J'ai même fait un cauchemar où il était question d'un serpent qui me mordait, surement à cause de tous les serpents écrasés que j'ai vu sur la route...
Alors que je suis en train de ranger mes affaires un paysan et ça fille viennent couper du bois à côté de moi puis viennent assez rapidement me parler. Je leur explique mon voyage ce qui semble les impressionner. Ils me proposent de me chercher à manger, ce que je refuse et ils partent pour revenir 10 minutes plus tard avec du riz gluant (que j'aime beaucoup) et un plat. Cette rencontre chaleureuse me redonne le moral et je pédale gaiement quand j'entends un "cling!" au niveau de ma roue arrière. Pas de problème! Maintenant les réparations ... c'est mon rayon! :-) Tiens bien justement s'en est un qui a cassé mais je me rends compte que je ne vais pas pouvoir le remplacer. C'est un rayon du coté des pignons et comme je n'ai pas l'outil approprié il va falloir que je trouve un réparateur.
Comme ma roue est voilée plus moyen de régler mes freins arrières qui touchent la jante a chaque tour de roue et je suis obligé de les enlever.
Le soir j'arrive dans un hôtel assez luxe qui me demande moins de 10 euros pour mon petit bungalow près du Mékong. De nouveau les thailandais vont me surprendre par leur gentillesse. Je discute beaucoup avec avec le patron qui s'est mis en tête de m'apprendre le Thai. L'exercice est ardu car c'est une langue tonal comme le Lao, le Vietnamien ou le Chinois. Un petit shéma pour vous expliquer:
Pour le chinois il y a 4 tons qui doivent commencer et finir à des niveaux différents. Par exemple "ma" peut signifier suivant le ton employé: "mère", "chanvre", "cheval" ou "insulter".
Mon "petit" bungalow
Le 8 je reprends la route direction Chiang Khan. Je n'avais absolument pas prévu d'aller là bas mais la veille je me suis complétement trompé de route. Il faut dire que tout le monde s'était donné le mot. Ma carte michelin est fausse ainsi que mon guide et au fur à mesure que je sentais que j'étais dans l'erreur les autochtones continuaient à me dire que la direction pour Loei était bien celle que je prenais. Je voyais bien que c'était n'importe quoi grâce à ma boussole qui m'indiquait clairement que j'allais vers le nord mais j'espérais que la route tourne.
Donc me voilà en train de rouler heureux de mes récentes rencontres quand j'entends un nouveau "gling".
Et zut! Encore un rayon! Celui là je peux le réparer mais il ne me reste plus que 25km pour atteindre Chiang Khan alors ça attendra... 5 minutes plus tard "reglig!". Alala c'est la bérézina!
Je m'arrête et je fais le bilan: 3 rayons de cassés et j'en ai que 3 de rechange. J'arrête le premier camion venu qui me fait parcourir les 25km et me dépose devant un réparateur de vélo. Je vais devoir rester là quelques jours pour attendre la réparation.